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L’ACT, la réforme de l’Etat et le nouveau management public

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« La politique est condamnée à échouer si elle tourne le dos à la technicité et à la morale ». Source – Abdoul MBAYE, SERVIR, aux Editions DIDACTIKA, citant Michel Rocard.

Qui connait l’histoire de la réforme de l’Etat au Sénégal sait qu’en réalité, les nouvelles pratiques de management public et de leadership transformationnel, voire entrepreneuriale, auraient pu s’affirmer au Sénégal depuis les années 90 si les leaders politiques avaient accepté d’aller jusqu’au bout des multiples recherches et expérimentations à l’époque promues par quelques rares hauts fonctionnaires et officialisé par le politique avec la création de délégation au management public, d’une délégation à l’informatique, la réforme de l’Ecole Nationale d’Administration et de Magistrature comme on disait à l’époque et l’assouplissement des modalités de gestion financière dans les écoles de formation, la création d’un Médiateur de la République, etc. Il n’y avait pas que cela, mais beaucoup plus encore…

Réformer par le haut, par des textes, des plans et projets, ne suffit pas. Il y a toutes ces querelles de leadership et de corps qu’un leader sincère, éthique et courageux doit faire taire. En outre, derrière, il faut beaucoup plus : une appropriation, des consensus et des compromis dynamiques, la méritocratie, du leadership transformationnel et du management par l’exemple, une masse critique décidée de pilotes qui combinent des talents avancées de managers, de leaders et d’entrepreneurs, des « short-term wins » qui créent l’espoir et prouvent que le changement est possible et qu’il est en cours, etc.

Réformer l’Etat n’est donc pas nouveau ; ce n’est pas non plus une marque de fabrique ici et ailleurs. On retrouvera un tel processus défini depuis les années 90 sous l’avancée du nouveau management public dans le Task Force « National Partnership for Reinventing Government » animé par les amis de Bill Clinton, dans le fameux ouvrage de Gaebler et Osborme « Réinventer le gouvernement. Comment l’esprit d’entreprise peut-il transformer les services publics », dans le Next Steps de la Grande Bretagne, les audacieuses réformes de la nouvelle Zélande, etc. En fait, les réformes de l’Etat qui structurent aujourd’hui le nouveau management public ont maintenant presque 30 ans. Imaginez-vous : trente ans !

Le programme de l’Alliance pour la Citoyenneté et le Travail (ACT) dont un aspect a été rendu public par le discours programme du Président Abdoul Mbaye consacre de larges développements à la nouvelle gouvernance et au nouveau management public. Par exemple, le choix est clair sur certaines options :

– une administration rationalisée, moderne et performante, légère et restructuré avec 21-25 ministères et un secrétariat d’Etat auprès du Premier Ministre chargé des Réformes en lieu et place de cet étrange structuration qui défie toute la logique managériale reconnue à travers un siècle de doctrines et de bonnes pratiques que le décret portant répartition des services de l’Etat consacre « sans rire » ;

– une nouvelle loi sur les performances et le management des risques ;

– le développement de l’administration numérique (E-government. Identifiant unique pour chaque citoyen, numérisation des services de l’Etat), ce qui n’a rien de nouveau et qui est dans certaine mesure en cours au Sénégal et dans plusieurs autres pays ;

– la mise en place d’une culture de résultat dans la fonction publique (nomination à travers un processus concurrentiel, contrats d’objectifs et de performance pour tous les responsables, tableaux de bord, récompenses et sanctions),

– de nouveaux outils de réingineering, de benchmarking, de budget base zéro, et une nouvelle loi sur la gouvernance d’entreprise fondée sur les meilleures pratiques internationales consacrées par exemple par Sarbanes-Oxley ACT, notamment ;

– de contrôles-citoyens et des contrôles d’état par des institutions et organes forts et indépendants, l’émergence des « citoyens-mystères », la promotion des budgets citoyens ;

– de nouvelles législations sur le contrôle, la corruption, les fraudes à travers des pratiques tout à fait nouvelles similaires au False Claim ACT et au Qui TAM qu’on peut trouver dans certains pays anglo-saxons permettant à des citoyens de se porter parties civiles dans certains cas ;

– l’officialisation du principe que les rapports de contrôle sont publics et que l’exception, c’est le secret ou la confidentialité dans des conditions et selon des modalités qui seront définies dans les nouvelles lois relatives aux contrôles d’Etat ;

– une approche systémique qui englobe les audits, les investigations et la prévention des fraudes, des abus et du gaspillage, l’évaluation des politiques, programmes et projets publics, la gouvernance, la gestion des risques et la conformité,

– le renforcement des pouvoirs d’investigation des corps et organes de contrôle en matière de perquisition, de convocation, de filature en rapport avec les procureurs saisis à cet effet,

– l’indépendance de ces corps et des organes qui transmettent leurs rapports directement au procureur s’ils jugent que cela est requis en la circonstance, etc.

Tout cela est maîtrisé et beaucoup plus décrit dans le gros document de programme.

Un deuxième défi dans le programme de l’ACT: la méritocratie

Méritocratie et non « médiocratie », un credo qui suppose tout un combat, un engagement sans faille de leaders courageux !

Le programme détaillé de l’Alliance pour la Citoyenneté et le Travail englobe une nouvelle perspective de la méritocratie avec tout un dispositif institutionnel et managérial officialisé par de nouveaux textes législatifs et réglementaires et de nouveaux cadres organisationnels piloté par une structure créée à cet égard. Cette perspective a été formalisée après une étude minutieuse de bonnes pratiques en Malaisie, Taïwan, Dubaï, des méthodes avancées de management des talents comme le « Top Grading », les centres d’évaluation, etc. En fait les cadres de l’ACT sont prêts pour des innovations réfléchies depuis longtemps et aujourd’hui concrétisées dans un programme.

S’agissant des nominations, par exemple, le programme de l’ACT, sauf pour des postes qui seront qualifiés expressément (de politiques, cabinets, par exemple), prévoit un nouveau dispositif qui consacrera la mise en concurrence de candidats aux différents postes comme principe. Un mode institutionnel de management et un cadre organisationnel indépendant et participatif déjà décrit fonctionnera au plus sommet de l’Etat… Dans cette perspective, le recrutement et la sélection des élites ne se feront plus comme auparavant: le principe d’un package intégré et exhaustif basé sur les bonnes et meilleures pratiques internationales a été retenu à la suite de nombreuses réunions pilotés par le Président Abdoul Mbaye. Il sera concrétisé. C’est cette vraie transformation qui est en vue avec l’Alliance pour la Citoyenneté et le Travail (ACT).

ACT ne se fait pas des illusions. Son président et ses compagnons savent bien que cela ne suffit pas et qu’il y a tant de choses à régler :

– la primauté d’un leadership éthique et civique, transformationnel par des gens qui ont autant que possible la triple capacité de managers, d’entrepreneurs, de leaders intègres et honnêtes ;

– des pratiques de gouvernance et de nouveau management permettant d’opérationnaliser la vision et le projet en se fondant sur tout un cycle de management public que décrira une série de lois notamment celle sur la performance, les « hotlines » et « dénonciations », les contrôles citoyens, les filatures, l’utilisation des technologies mobiles ou autres pour les investigations, etc.

– la discipline à tous les niveaux au sein de l’Etat, dans les rues, face aux occupations anarchiques pour laquelle le programme ACT a déjà opérationnalisé une vision et des alternatives pour réimplanter ou occuper autrement les désœuvrés ou marginaux exclus par le système actuel, etc.

Dans cette perspective, il existe bien d’autres innovations en termes de gouvernance et de contrôles citoyens, de management des exigences de la performance, d’allocation des ressources et de gestion des priorités sur lesquelles nous reviendrons.

Faire la politique, Gérer et Gouverner autrement, pour des résultats aux citoyens : c’est là une dimension du programme de l’ACT, un slogan opérationnalisé !

Ce n’est pas un rêve : c’est possible ! D’autres l’ont déjà fait et sont en avance, à Taïwan, à Singapour, à Dubaï, en Malaisie, aux Etats Unis, etc. Des gens comme nous : avec de la passion, de la persistance, de la persévérance et patience, de l’énergie, de l’enthousiasme, avec un cœur et un esprit. Il faut alors le leadership capable de gérer les émotions et d’empathie, à cet égard.

Mais tout a un prix : il faut les hommes qu’il faut à la place qu’il faut, les leaders entrepreneuriaux, éthiques, capables de management de classe internationale, transformationnels, désireux de créer d’autres leaders à leur côté capables de les seconder ou de les remplacer, pleins de sagesse et d’humilité.

Alors, demandez-vous toujours qui est qui bien avant qu’il ne fut politicien ? Qu’a-t-il fait avant ? A ce stade, quel héritage laisse-t-il aux gens en termes de réalisations non fugaces qui perdurent, qui ont impacté la vie des gens d’aujourd’hui? Quelle est son équipe de vie, son cercle rapproché, les compétences autour de lui ? Le génie qui tout seul sans ses compagnons capables de réaliser le changement est une fiction ? Faites attention : qui se ressemblent, s’assemblent !

Ce sont là autant de perspectives consacrées dans le programme politique de l’ACT dont la version complète sera publiée, en temps opportun : de véritables innovations, des réformes uniques en leur genre pour des leaders transformationnels prêts à se mobiliser pour le changement, pour des managers des secteurs public et privés, les citoyens, les usagers, les penseurs et les créateurs d’initiatives et de richesses, les entrepreneurs et hommes d’action, le contribuable sénégalais, les usagers su service public, etc. En fait, le changement ne se parachute pas au sommet, mais c’est une œuvre collective. Il faut cependant le leadership transformationnel capable de déclencher le tourbillon, le « Vortex Strategic », cette œuvre collective de changement et de transformations.

C’est là le prix de la nouvelle gouvernance, une condition fondamentale pour faire la politique et gouverner autrement. C’est un modèle savamment élaboré par des professionnels en la matière autour du président Abdoul Mbaye.

En réalité, la balle est dans le camp des Sénégalais. Rien ne changera s’ils ne changent pas eux-mêmes, s’ils ne changent pas ceux qui ont toujours fait les choses et la politique de la même manière jusqu’au aujourd’hui, qui ont exercé la gouvernance comme hier et aujourd’hui, qui sont complètement formatés dans les pratiques et paradigmes du passé.

Demain, ils feront la même chose.

Le vrai changement tant attendu depuis longtemps est à portée de main. Il faut en profiter! C’est aussi à tel débat caractérisé par sa profondeur et sa densité que nous invitons ceux qui prétendent vouloir ou pouvoir exercer le nouveau leadership transformationnel et éthique dont ce pays a besoin.

SVP : Twitter cette citation avec le lien https://ctt.ac/X0Ay8

Abdou Karim GUEYE, écrivain et Inspecteur général d’Etat à la retraite, est aussi un ancien directeur général de l’Ecole Nationale d’Administration et de Magistrature du Sénégal (ENAM). Membre du parti Alliance pour la Citoyenneté et le Travail, il est le Conseiller du Président Abdoul Mbaye en gouvernance publique et membre du conseil national de ce parti. Assistant technique international, il a aidé Djibouti à créer et développer son Inspection générale d’Etat et a été le secrétaire exécutif du Forum des Inspections générales d’Etat d’Afrique pendant 7 ans.

Nous encourageons les sénégalais à lire le livre de Abdoul Mbaye « SERVIR » paru aux Editions DIDACTIKA qui donne la preuve de telles capacités par de nombreux exemple d’arbitrage dans plusieurs secteurs (énergie, prix, inondations, électricité, etc.) lorsqu’il était premier ministre.

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